Réponse du gouvernement libéral aux recommandations du Comité des langues officielles sur le Bureau de la traduction : « Désolé, le numéro composé n’est pas en service… »

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Selon l'ACEP, la réaction négative du gouvernement canadien aux recommandations du Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes n'est pas seulement décevante, elle est insultante.

L'ACEP s'attendait à une réponse qui répondrait aux problèmes identifiés par plusieurs intervenants concernant le Bureau de la traduction. Au lieu de cela, la réponse du gouvernement insulte non seulement les parlementaires du Comité permanent, mais aussi les intervenants qui ont pris la peine de faire des recommandations réfléchies.

 

Le gouvernement a rejeté les principales recommandations, dont celle de rendre à nouveau le Bureau de la traduction responsable de toute la traduction dans la fonction publique et de lui donner les ressources financières dont il a besoin pour remplir son mandat. L'ACEP avait également recommandé que le Bureau soit transféré à Patrimoine canadien, mais le gouvernement a également rejeté cette recommandation.   

Dans ce contexte, on voit mal comment le Bureau, qui peine depuis des années à remplir son mandat de soutien à la dualité linguistique canadienne et qui n'embauche plus de nouveaux traducteurs, interprètes et linguistes, pourra contribuer à faire respecter la Loi sur les langues officielles, malgré ce que dit le gouvernement. L'ACEP croit que sans ressources additionnelles, sans le maintien du recouvrement des coûts comme principe fondamental de sa mission et sans que les ministères soient obligés de faire appel à lui pour des services de traduction, le Bureau continuera de s'étioler. C'est malheureux pour ses employés, à qui l'on demande toujours de remplir ce mandat et pour qui cette réponse n'est qu'une série de banalités.


 

Le gouvernement affirme avec fierté que le Bureau fait ce qu'il faut pour préparer la relève, puisqu'il a donné du travail à une cinquantaine d'étudiants cet été. Cependant, seulement 19 de ces personnes étaient des étudiants en traduction. Cela démontre que le gouvernement ne comprend pas les enjeux et mène à la conclusion inéluctable que, si une relève se prépare au Bureau, ce n'est malheureusement pas dans le domaine de la traduction...

Malgré cette réponse décevante, l'ACEP est déterminée à prendre les mesures nécessaires pour réorienter la décision du gouvernement. Nous continuerons à faire pression sur le gouvernement pour qu'il reconstruise le Bureau afin qu'il puisse répondre aux besoins de traduction des fonctionnaires fédéraux tout en défendant la dualité linguistique du Canada. Cela pourrait facilement se faire, entre autres, en embauchant un nombre important de traducteurs, d'interprètes et de terminologues afin d'appuyer l'équipe actuelle. Le gouvernement doit également imprégner le Bureau de la traduction de sa nouvelle orientation, axée sur la priorisation des ressources internes. Dans sa réponse au comité sur les langues officielles, il semble que le gouvernement préfère continuer à privilégier le recours à des fournisseurs externes (impartition) en ce qui concerne le Bureau.