Le travail de reconstruction de la fonction publique ne fait que commencer

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Ottawa, le 20 octobre 2015 – C’est avec soulagement que l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) a pris acte des résultats de l’élection fédérale qui met fin au règne conservateur de Stephen Harper et confie la gestion du pays à un gouvernement libéral majoritaire.

Selon la présidente de l’ACEP, Emmanuelle Tremblay, « après neuf années d’un gouvernement ouvertement hostile à la fonction publique, à ses employés et aux syndicats qui les représentent, nous accueillons avec soulagement, mais avec circonspection, l’arrivée au pouvoir du Parti libéral et de son chef Justin Trudeau.

« Tout au long de la campagne, nous avons enjoint nos membres à voter en faveur des candidats qui se sont engagés à redonner leur indépendance aux fonctionnaires, à traiter les syndicats qui les représentent avec respect et à abroger les lois adoptées par les Conservateurs qui ont perverti la libre négociation collective. Il nous reste maintenant à nous assurer que le gouvernement libéral va entreprendre le travail de réparation. »

Tout comme le NPD, les Libéraux se sont engagés à plusieurs changements touchant la fonction publique, les négociations du secteur public et l’existence même des syndicats. Les Libéraux ont entre autres pris l’engagement de :

  • Négocier de bonne foi avec les syndicats de la fonction publique et adopter une loi du travail juste et équilibrée et revoir « le révoltant » projet de loi C-4 ;
  • Redonner aux scientifiques de la fonction publique la liberté de parler de leurs travaux. Ils ont également pris l’engagement de tenir compte des analyses scientifiques pour établir leurs politiques publiques;
  • Permettre à la fonction publique de rendre des services efficaces en toute indépendance et de manière professionnelle;
  • Au début de la campagne, ils avaient également pris l’engagement d’abolir les lois C-525 (accréditation syndicale) et C-377 (« transparence » des organisations syndicales).

« Nous allons attendre de voir qui sera nommé à la présidence du Conseil du Trésor, ajoute Emmanuelle Tremblay, mais dès que le ministre sera connu nous entendons lui rappeler les engagements de son parti. La campagne nous a fait découvrir un parti qui semble s’être positionné plus à gauche de l’échiquier politique avec des propositions progressistes sur le régime public de retraite, d’investissements dans les infrastructures, de hausse des impôts chez les plus fortunés et de transparence gouvernementale. Nous allons surveiller le nouveau gouvernement et le rappeler à l’ordre s’il s’éloigne de ses promesses. »

Selon la présidente de l’ACEP, il faudra également amener le gouvernement à faire de la fonction publique canadienne ce qu’elle était avant l’ère Harper : une fonction publique professionnelle, capable d’alimenter la réflexion sur les politiques publiques avec des analyses scientifiques indépendantes et au service de la population et non pas des politiciens.