L’ACEP tire la sonnette d'alarme à la Chambre des communes sur les blessures subies par les interprètes

Greg Phillips, CAPE President

Le lundi 4 mai, le président national de l’ACEP, Greg Phillips, en sa qualité de président national de l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP), a témoigné devant le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes (PROC) dans le cadre de son étude intitulée « Fonctions parlementaires et pandémie de la COVID-19 ». S'exprimant au nom des interprètes fédéraux représentés par l’ACEP, M. Phillip a tiré la sonnette d’alarme au sujet des difficultés et du nombre croissant de blessures subies par les interprètes du gouvernement lors des réunions parlementaires virtuelles tenues depuis le début du confinement.

Dans ses remarques, M. Phillips a souligné plusieurs préoccupations qui ont été portées à l’attention de l’ACEP, par exemple « des problèmes techniques ou une piètre conformité aux normes et aux conditions d’interprétation ». Les interprètes ont signalé des blessures dont le choc acoustique, des maux de tête, des nausées et des acouphènes.  Au fil du temps, ces blessures peuvent nuire à leur audition et à leur concentration, essentielles dans le cadre de leur travail.

Nicole Gagnon, responsable du plaidoyer à l'Association internationale des interprètes de conférence (AIIC) et son collègue Jim Thompson, conseiller en communication, ont tous deux confirmé les informations partagées par l'ACEP et fourni plus de détails sur l'expérience et la souffrance des interprètes.

Lors de sa présentation, M. Phillips a également fait valoir que la situation à laquelle les interprètes font face a une incidence sur leur capacité de se faire les champions des deux langues officielles du Canada, étant donné leur rôle important dans la promotion de la dualité linguistique de notre pays. En cas de problèmes, ou lorsque les interprètes sont interrompus ou mal équipés pour suivre les propos d’un intervenant, ils ne sont pas en mesure d’assurer une interprétation dans les deux langues conforme au niveau de qualité exigé. Une situation qui fait du tort à la fois aux parlementaires et aux Canadiens.

M. Phillips a comparu en compagnie de Katia Theriault, directrice des communications de l’ACEP, de Nicolas Bois, président de la section locale 900 de l’ACEP et traducteur au Bureau de la traduction, et de Bastien Tremblay-Cousineau, interprète parlementaire et représentant en matière de SST au Bureau de la traduction.

AMÉLIORATIONS EN COURS

Depuis le témoignage du 4 mai, certaines mesures correctives ont déjà été mises en œuvre. D'abord, lors de la période de questions virtuelles du mardi 12 mai, le Premier ministre et la vice-première ministre auraient tous deux porté pour la première fois un casque d’écoute avec microphone sur tige.

Ce jour-là également, le Secrétariat du Conseil du Trésor a pu confirmer à l'ACEP la pleine participation et l'appui du sous-ministre adjoint des Ressources humaines de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) dans la lutte contre ce problème. Le sous-ministre adjoint étudie actuellement la possibilité de créer un programme de protection auditive et, à cette fin, a retenu les services d'un médecin du Conseil national de recherches Canada (CNRC) pour examiner la situation et rapporter ses observations.

Bien qu'il s'agisse là de grandes victoires pour les interprètes du gouvernement fédéral, l'ACEP  poursuivra ses discussions avec le Bureau de la Traduction et continuera à faire pression sur le gouvernement pour qu'il adopte un plan d’action pour assurer la sécurité de ses membres à long terme.