L’ACEP exhorte le gouvernement à repousser la décision de rendre permanentes les séances hybrides du Parlement jusqu’à ce que la santé et la sécurité des interprètes soient garanties

L’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) demande au gouvernement de ne pas se précipiter pour rendre permanentes les séances hybrides de la Chambre des communes avant d’avoir trouvé des solutions concrètes qui seront mises en œuvre adéquatement et de façon constante en vue de garantir la santé et la sécurité des interprètes.

Avant que la Chambre n’ajourne ses travaux pour l’été, les parlementaires devraient voter pour rendre permanent le format actuel. Toutefois, comme l’infrastructure est inadéquate et que les utilisatrices et utilisateurs ne respectent pas toujours les politiques et les lignes directrices en vigueur, les risques pour la santé et la sécurité qui pèsent sur les interprètes parlementaires depuis 2020 deviendront aussi permanents.

L’ACEP reconnaît que les réunions en personne sont le meilleur moyen de contrôler et de réduire les risques liés à la santé et à la sécurité des interprètes. À moins que des mesures rigoureuses ne soient prises pour régler le problème, l’ACEP n’appuie pas une décision qui mettrait les interprètes en position précaire, sans qu’il y ait de fin en vue à cette situation.

Au cours des trois dernières années, les interprètes ont couru des risques pour assurer le bon fonctionnement de nos institutions démocratiques. Si les parlementaires veulent tirer parti des avantages d’un système hybride permanent leur permettant de travailler de n’importe où, ce système ne peut être mis en place au détriment du bien-être des interprètes. Chaque personne a droit à un milieu de travail sécuritaire et empreint de respect, et tant que la protection des interprètes parlementaires ne sera pas garantie pendant les séances virtuelles, le plan du gouvernement visant à rendre permanentes les séances hybrides ne lui permettra pas de s’acquitter de son obligation à cet égard.

L’ACEP poursuivra ses démarches auprès du Bureau de la traduction, du gouvernement et des parlementaires pour accélérer l’adoption de toutes les mesures requises.

 

CONTEXTE : LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DES INTERPRÈTES PARLEMENTAIRES
 

Le Parlement virtuel met en péril la santé et la sécurité des interprètes

Depuis que le Parlement est passé aux séances virtuelles pendant la pandémie de COVID-19, une augmentation considérable des blessures subies au travail par les interprètes a été observée. De mauvaises connexions Internet et un équipement inadéquat ou inadapté contraignent les interprètes à forcer leur ouïe pour entendre les propos échangés en vue d’effectuer leur travail. De plus, la qualité médiocre du son et les effets Larsen pourraient causer des dommages permanents à l’ouïe des interprètes et mettre fin à leur carrière.

En conséquence, des interprètes ont choisi d’abandonner leur profession plutôt que de risquer d’autres blessures. Comme les interprètes prennent des congés de maladie, travaillent à temps réduit, effectuent d’autres tâches ou quittent leur poste, la profession fait face à une pénurie qui compromet directement le fonctionnement du Parlement et la promesse nationale selon laquelle chaque personne a le droit de suivre les travaux parlementaires et de s’exprimer dans la langue de son choix.

Il sera pratiquement impossible de trouver des interprètes avec l’expertise et la spécialisation requises sans garantir la protection du bien-être de ce groupe professionnel.

La protection des interprètes est essentielle pour assurer l’efficacité du Parlement hybride

La diminution du nombre de blessures subies par les interprètes au travail qui a été observée récemment ne peut être attribuée qu’à l’augmentation du nombre de réunions en personne. Avant que les séances du Parlement hybride ne deviennent permanentes, des consultations significatives avec les principales parties prenantes doivent être menées pour que les préoccupations des interprètes soient pleinement comprises et que des réponses adéquates soient apportées.

En février, le Programme du travail a ordonné au Bureau de la traduction de prendre des mesures immédiates pour protéger les interprètes, après avoir conclu que le Bureau ne respectait pas le Code canadien du travail. Cependant, ces solutions n’ont toujours pas été pleinement mises en œuvre et les lignes directrices en place pour prévenir les blessures ne sont pas systématiquement suivies.

Pour en savoir plus à ce sujet, consultez la page Parlement virtuel et interprètes.