Fête du Travail: une tension inévitable

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Nous espérons que vous serez des nôtres, à l’occasion de la fête du Travail, pour célébrer le mouvement syndical et ses réalisations. Comme depuis des décennies, des défilés de la fête du Travail vont déferler dans la ville d’Ottawa et des villes de partout en Amérique du Nord. Ces défilés sont ancrés dans la tradition et, pendant de nombreuses années, ils ont été un véhicule de communication important.

Les défilés de la fête du Travail étaient déjà populaires dans bien des villes canadiennes où la fête du Travail était un jour férié municipal avant que le Parlement la reconnaisse officiellement comme congé national en 1894. Selon Craig Heron, professeur d’histoire à l’Université York, et Steve Penfold, professeur d’histoire à l’Université de Toronto, les dirigeants syndicaux ont emprunté le modèle du défilé aux processions militaires, qu’ils voyaient comme un moyen de légitimation.

Ces défilés attiraient des milliers de participants et de spectateurs; c’était l’occasion tant attendue pour les travailleurs de montrer fièrement leur savoir-faire et, pour les habitants, d’entrevoir tous les costumes et les attributs impeccables de leur corps de métier.

Comme l’indiquent M. Heron et M. Penfold, à bien des égards, c’était du théâtre de rue :

[Traduction]

Certains arboraient fièrement les outils de leur métier – le pilon du mouleur ou le marteau du chaudronnier. D’autres exhibaient l’équipement avec lequel ils travaillaient – que ce soit les énormes modèles réduits de navire des débardeurs, les rutilants camions et l’équipement de lutte contre les incendies des pompiers ou les chars allégoriques électrisés et flamboyants des ouvriers en électricité.

Lors d’un défilé qui s’est tenu en 1894 à London, en Ontario, un groupe de plombiers travaillait aux abords d’une statue de Vénus prenant une douche.

Pour le mouvement syndical, ces défilés étaient une démonstration de force.

[Traduction]

Les organisateurs espéraient que ces événements permettraient de tisser des liens plus forts entre les syndicalistes, d’inciter les non-syndiqués à se joindre au mouvement et de sensibiliser le grand public au bien-fondé de leur cause.

Mais les efforts des syndicalistes visant à faire reconnaître la journée comme une fête officielle – rare journée de repos à une époque où le samedi était un jour de travail et les congés nationaux, peu nombreux et espacés – finiraient par se retourner contre eux.

Bientôt, les dirigeants syndicaux allaient dénoncer ceux qui choisissaient de passer du temps à la salle de billard plutôt que de prendre part à une célébration de la classe ouvrière. Les activités de la fête du Travail allaient concurrencer les longues fins de semaine au chalet et d’autres plaisirs de vacances.

Et c’est peut-être pourquoi les défilés de la fête du Travail ont perdu de leur éclat, de leur charme. Une journée de détente n’est pas exactement synonyme d’action politique. Mais les célébrations d’Ottawa pourraient fort bien allier les deux.

Le défilé de la fête du Travail à Ottawa sera suivi d’activités familiales : châteaux gonflables, maquillage et tours de poneys seront de la fête. Des traditions vieilles de plusieurs décennies se mêleront aux réjouissances. L’ACEP compte y participer pour la première fois cette année.

Nous espérons que vous pourrez être des nôtres; nous serions ravis de vous y voir!

La fête du Travail, le lundi 7 septembre 2015

Rendez-vous à 12 h, à l’hôtel de ville etnous marcherons vers le parc McNabb.
Le Conseil du travail d’Ottawa et du district offre des activités gratuites et un barbecue.

Amenez votre famille!

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Le présent article est fortement inspiré de l’excellent ouvrage de Craig Heron et Steve Penfold, The Workers’ Festival: A History of Labour Day in Canada. M. Heron est l’auteur de plusieurs livres sur le mouvement syndical canadien, y compris The Canadian Labour Movement: A Short History.