Créer un lieu de travail plus juste et plus sain après la pandémie

Journée mondiale de la santé – 7 avril  
« « Pour un monde plus juste et en meilleure santé »

Si la crise de la COVID-19 a exposé au grand jour certaines des insuffisances de notre système de santé, elle a également révélé à quel point nos institutions publiques étaient mal préparées à faire face à une crise sanitaire de cette ampleur. La pandémie a mis à l’épreuve les institutions fédérales sur plusieurs fronts, en particulier leur capacité à protéger la santé et la sécurité des fonctionnaires. Depuis mars 2020, nous avons tous fait des progrès pour assurer la sécurité de tous les employés de la fonction fédérale, non sans quelques accrocs en cours de route.

Dans les premiers jours de la pandémie, pendant que le gouvernement fédéral se démenait pour protéger ses fonctionnaires, tout en maintenant les services essentiels aux Canadiens, de nombreux fonctionnaires essentiels et de première ligne ont dû être maintenus en poste, composant tant bien que mal avec les risques pour leurs propres santé et sécurité, et ce, en l’absence de directives claires et d’équipements de protection individuelle adéquats. Au moment où le confinement a été imposé à l’échelle du pays, le Conseil national mixte a formé le groupe de travail COVID-19, réunissant la communauté syndicale et le Conseil du Trésor, qui s’est immédiatement efforcé de corriger de toute urgence ce type de situations injustes et d’adopter rapidement des mesures pour protéger les fonctionnaires fédéraux les plus à risque.

Or, au fils du temps, nous avons appris que ce n’est pas seulement le virus qui a rendu le lieu de travail dangereux ou malsain pour les fonctionnaires fédéraux, mais aussi la nouvelle réalité qu’il a créée dans son sillage, comme l’ont révélé les mois suivants. On pense entre autres au manque de matériel ou de meubles ergonomiques pour les personnes ayant à travailler à domicile, aux effets de l’isolement prolongé sur la santé mentale, au risque accru de violence familiale causé par l’isolement social, la perte d’emploi et la réduction des revenus. Pour les interprètes fédéraux, ce sera la multiplication soudaine des réunions virtuelles, aggravée par un matériel défectueux ou la mauvaise utilisation du matériel par les participants aux réunions. Pour de nombreux parents et aidants naturels, dont beaucoup de femmes, ce sera de vivre le dilemme impossible et angoissant de la conciliation famille-travail, ne pouvant plus compter sur des services de garde externes.

En réfléchissant aux moyens de contribuer à la construction d’un monde plus juste et plus sain à l’occasion de cette Journée mondiale de la santé 2021, nous souhaitons examiner ce que nous avons appris de la pandémie. Nous devons procéder à des ajustements durables là où nous le pouvons, et le lieu de travail est un bon endroit pour commencer.

D’ici là, les fonctionnaires fédéraux peuvent compter sur les champions de la santé et de la sécurité au sein de leurs comités de santé et de sécurité au travail (SST). Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour entrer en contact avec les membres de ces comités afin de s’assurer que l’employeur joue son rôle dans la protection de la santé et de la sécurité de ses employés, et ce, de manière équitable. Ces comités recueillent également des données essentielles qui aident les syndicats à mieux comprendre la réalité du milieu de travail et peuvent dévoiler des situations irrégulières qui pourraient justifier une intervention syndicale.

Donner des moyens d’action à ces comités de SST est une excellente façon d’apporter des changements importants sur le lieu de travail et de donner à votre syndicat les connaissances dont il a besoin pour évaluer les paramètres de santé et de sécurité de votre lieu de travail et tâcher de remédier à toute lacune.


Informations utiles

Liste de contrôle ergonomique si vous travaillez à domicile :
https://www.csc-scc.gc.ca/001/006/001006-1034-fr.shtml

Le droit à un lieu de travail sûr et sain

Selon nos conventions collectives, l’employeur doit s’assurer que les fonctionnaires fédéraux travaillent dans un milieu sain et sûr.
 

Article 37 pour les EC
Article 25 pour les TR
Article 31 pour la BdP
Article 31 pour le DPB

La santé et la sécurité au travail sont couvertes dans le Code canadien du travail. La partie II du Code décrit votre droit de vous plaindre de situations malsaines ou non sécuritaires, confirmées ou soupçonnées. Le processus de plainte interne en cas d’infraction en santé et sécurité est couvert aux articles 127.1(1) et 127.1(3).
 

Centre National d’appels de service et de comité de SST 

Vous pouvez également appeler le Centre national d’appels de service, au 1 800 463-1850, et communiquer avec votre section locale de l’ACEP et le Comité de santé et de sécurité au travail de votre lieu de travail pour les informer de la situation et obtenir d’autres conseils.


Communiquez avec votre agent de relation de travail (ART) ou votre section locale 

Si vous avez le sentiment qu’en dépit de vos efforts, votre situation sur le lieu de travail n’est pas résolue, vous devrez peut-être vous reporter à des autorités supérieures. Veuillez contacter votre agent de relations de travail (ART) ou section locale pour les mettre au courant et les impliquer.

Les sections locales défendent les droits et intérêts de leurs membres grâce au travail d’organisation, de promotion et de consultation qu’elles accomplissent au nom de leurs membres et peuvent informer ces derniers au sujet de dossiers qui les préoccupent ou de questions d’intérêt en milieu de travail. Dans ce cas précis, une section locale travaillerait étroitement avec l’agent de relations de travail (ART) pour aider les membres qui ont été touchés par la situation en question. Si vous n’avez pas de section locale et devez composer avec des problèmes en milieu de travail, vous pourriez en créer une! Communiquez avec votre ART dès aujourd’hui pour en savoir plus.