Mois du patrimoine asiatique - 2018

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Mai est le Mois du patrimoine asiatique. Pour l’ACEP, c’est l’occasion de souligner et de célébrer les contributions importantes des Canadiens d’origine asiatique à notre pays. Malheureusement, les Canadiens d’origine asiatique ont subi un traitement injuste et ont vu leurs droits fondamentaux bafoués durant une bonne partie de l’histoire du Canada. Dès qu’ils ont mis le pied sur le sol de notre pays, les immigrants asiatiques ont dû combattre l’intolérance de leurs collègues de travail, les discours démagogiques des politiciens et les politiques institutionnalisant le racisme.

La ruée vers l’or de 1858 est à l’origine des premières vagues d’immigrants chinois. En 1872, la Colombie-Britannique avait privé ses citoyens chinois de leur droit de vote. Six ans plus tard, la province leur interdisait de participer aux travaux publics. En 1884, elle avait adopté un certain nombre de politiques ciblant la communauté chinoise, notamment une taxe d’entrée de 10 $, l’interdiction de consommation d’opium à des fins non médicales et l’établissement de normes d’occupation visant à forcer [traduction] « les Chinois à adopter un niveau de vie plus coûteux ». Les Chinois se sont également vu interdire l’acquisition de terres de la Couronne.

À peine un an après l’achèvement du chemin de fer du Canadien Pacifique, qui avait nécessité le recours à plus de 15 000 travailleurs chinois, le gouvernement fédéral imposait une taxe d’entrée de 50 $. Le montant a été porté à 100 $ en 1900 et à 500 $ en 1904. Ces taxes visaient à décourager, voire à stopper, l’immigration en provenance de la Chine.

Pendant cette période, les Canadiens d’origine asiatique de la Colombie-Britannique ont également été exclus de nombreuses professions:

 

En Colombie-Britannique, en raison d'une législation et de pratiques sociales discriminatoires, les Chinois, les Japonais et les Asiatiques du Sud ne peuvent voter, être membres du barreau ou pharmaciens, être élus à des fonctions publiques, être jurés ou obtenir un poste rattaché aux travaux publics, à l'enseignement ou à la fonction publique.

Ces politiques discriminatoires étaient souvent le fruit des inquiétudes économiques des autres. Malheureusement, ce sont ces mêmes inquiétudes qui ont poussé les syndicats à exclure les Asiatiques de leurs rangs:

 

Les syndicats prétendent que les Asiatiques prennent les emplois des Blancs et qu'ils abaissent le niveau de vie de tous les travailleurs, car ils acceptent de travailler pour un salaire moindre que les travailleurs blancs. La plupart des syndicats ne permettent pas aux Asiatiques de joindre leurs rangs. De plus, les employeurs ont pour politique de les payer moins que les autres travailleurs.

La Seconde Guerre mondiale a apporté encore d’autres mesures discriminatoires contre les Canadiens d’origine asiatique. Au beau milieu de la guerre, les gens d’origine japonaise ont été arrêtés et détenus dans des camps d’internement. Par la suite, le gouvernement fédéral a vendu leurs maisons et leurs entreprises.

À la fin de la guerre, des pressions ont été exercées mondialementen faveur de la reconnaissance des droits fondamentaux et de la fin des politiques discriminatoires. De même, les syndicats ont abandonné leurs pratiques d’exclusion et réclamé l’égalité de traitement pour les Canadiens d’origine asiatique:

 

Les politiciens, les syndicats et les anciens combattants se joignent à l’Église pour demander au gouvernement canadien d’abroger sa législation antichinoise. La Charte des Nations Unies, adoptée en 1945, et la Déclaration universelle des droits de l’homme s’ajoutent à la pression que subit le gouvernement. Avec ses politiques antichinoises, le Canada, en tant que pays signataire, enfreint ces nouveaux droits universels.

Il a fallu attendre 1967 pour que soient enfin supprimées, au Canada, les restrictions en matière d’immigration fondées sur la race et l’origine nationale.

La semaine dernière, la Ville de Vancouver a présenté des excuses officielles pour le traitement qu’elle avait réservé aux résidents chinois. Elle a reconnu qu’avaient été bafoués les [traduction] « droits fondamentaux, le droit à la propriété et de choisir dans quel quartier [les résidents chinois] voulaient vivre ».