Message du président — Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale

Le 21 mars 1960, 69 manifestantes et manifestants pacifiques étaient abattu·es par la police lors d’une manifestation antiapartheid à Sharpeville, en Afrique du Sud. Cinq ans plus tard, les Nations Unies faisaient de cette date la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale afin de rappeler chaque année les horreurs engendrées par les préjugés et la haine.

Si l’Afrique du Sud a fait perdurer ses lois ségrégationnistes jusque dans les années 1990, il est bon de savoir que les syndicats canadiens ont joué un rôle important pour mettre fin à l’apartheid. Ainsi, durant les années 1970 et 1980, les syndicats canadiens ont participé à des manifestations antiapartheid au travail et dans les collectivités pour exprimer leur solidarité avec toute la population de ce pays lointain. Notre syndicat s’engage à faire progresser la lutte contre le racisme et l’apartheid partout où ils existent aujourd’hui. 

Le mouvement syndical canadien a toujours été un pionnier de la promotion de la justice et de l’équité pour les groupes marginalisés. Cette lutte est tout aussi nécessaire et active aujourd’hui qu’elle l’a été par le passé. 

Même dans le secteur public fédéral, les fonctionnaires racisé·es continuent d’être victimes de discrimination et de préjugés au travail. Le gouvernement reconnaît qu’il faut améliorer la situation et il s’engage à financer des programmes qui favorisent l’autonomisation de son personnel noir, mais ces efforts sont encore loin d’être suffisants pour faire face à l’ampleur du problème. 

En mars 2023, le Conseil du Trésor a établi que la Commission canadienne des droits de la personne avait fait preuve de discrimination à l’égard de son propre personnel noir et racisé. Dans une série de recommandations adressées au comité sénatorial chargé d’étudier la question, l’ACEP a incité le gouvernement à parvenir à un règlement dans le Recours collectif noir et à consentir à des mesures correctives concrètes, individuelles et systémiques au lieu de se battre contre son personnel noir devant les tribunaux.

Cependant, bien qu’il reconnaisse l’existence d’un racisme systémique dans le secteur public, le gouvernement du Canada a dépensé près de 8 millions de dollars pour contrer cette action en justice, contredisant ainsi ses engagements publics de mettre fin à la discrimination raciale dans le secteur public.

Au Canada, une personne quatre s’identifie comme faisant partie d’un groupe racisé. Pourtant, le secteur public fédéral ne représente pas pleinement la diversité démographique de notre pays, surtout aux postes de direction, car seulement 14 % des cadres s’identifient à une minorité visible. Lorsque le secteur public fédéral reflétera vraiment la diversité du Canada, lorsque les voix et les idées de tous les groupes seront entendues et valorisées, les Canadiennes et les Canadiens s’en porteront mieux. 

L’ACEP est solidaire de chacune et chacun de ses membres et de toute personne en butte à la discrimination raciale, qu’elle soit subie au travail ou dans la collectivité. Nous soutiendrons ces personnes, nous amplifierons leur voix et nous ferons le nécessaire pour construire des espaces plus sécuritaires et exempts de toute discrimination. L’ACEP s’emploie à créer des caucus d’équité qui conseilleront le Conseil exécutif national sur les problèmes de discrimination dont sont victimes ses membres appartenant à des groupes particuliers. Nous vous communiquerons plus de détails à ce sujet sous peu.

Nous continuerons à réclamer justice et équité, et nous placerons l’ACEP au cœur de la lutte contre le racisme et l’apartheid tels qu’ils existent dans nos milieux de travail et dans le monde aujourd’hui.