L’ACEP enjoint des députés du Bloc Québécois à faire avancer les priorités en interprétation et en traduction

Le 22 septembre, Antoine Hersberger, vice-président de l’ACEP, a rencontré deux députés fédéraux du Bloc Québécois afin de faire valoir les priorités du syndicat pour les interprètes et les traductrices et traducteurs. La discussion a mis en évidence l’urgence des défis auxquels ces professionnelles et professionnels sont confrontés, ainsi que la grande importance que ces députés accordent à l’expertise des membres de l’ACEP.

Santé et sécurité des interprètes

Le cadre hybride du Parlement continue de peser lourdement sur les interprètes. La mauvaise qualité sonore, les exigences cognitives élevées et les distractions constantes rendent plus difficiles la prestation de services d’interprétation précis et le respect de la Loi sur les langues officielles. La santé et la sécurité sont également menacées. En décembre 2024, Dre Josée Lagacé, professeure à l’Université d’Ottawa, a publié un rapport sur la santé auditive des interprètes qui démontre que l’interprétation hybride compromet les capacités auditives. 

L’ACEP a demandé aux deux députés d’insister auprès du Bureau de régie interne pour qu’il trouve de vraies solutions, notamment une limite de quatre heures pour les quarts de travail hybride, des contrôles réguliers de la santé auditive et la poursuite de recherches indépendantes visant à protéger la santé et la sécurité des interprètes.

Bureau de la traduction

Le Bureau de la traduction est en crise. Les coupes et les départs par attrition pourraient réduire ses effectifs de 25 % d’ici cinq ans, ce qui laisserait moins de personnel pour accomplir une charge de travail plus importante. Cette situation mettrait en péril à la fois la santé des membres et la qualité des services assurés.

Le recours à l’intelligence artificielle ne fait qu’empirer les choses, en particulier pour les francophones. La plupart des textes du gouvernement sont rédigés en anglais, mais la traduction des textes en français est quant à elle de plus en plus reléguée à la traduction automatique. La situation est particulièrement flagrante à la Direction de la traduction parlementaire chargée de traduire le Hansard, les transcriptions officielles des débats parlementaires : de petites équipes travaillent pendant des quarts de nuit épuisants de 12 heures et traduisent jusqu’à 7 000 mots par jour, ce qui a évidemment des répercussions sur leur bien-être et la qualité des transcriptions.

Lors de la réunion, l’ACEP a rappelé aux deux députés que le problème remonte aux années 1990, lorsque le gouvernement libéral a rendu facultatifs les services du Bureau de la traduction, et les a exhortés à trouver des moyens de rétablir un financement permanent et de rendre les services du Bureau obligatoires pour tous les ministères fédéraux.

L’ACEP continuera de faire pression sur le Bloc Québécois – et sur tous les partis – pour obtenir un financement adéquat et mieux protéger les interprètes et les traducteur·rices.