Cette semaine, Emploi et Développement social Canada (EDSC) a mis en place un système de surveillance du personnel sans précédent qui suivra les lieux de connexion de chaque employé·e, une mesure hostile visant à renforcer sa directive coûteuse et contre-productive de retour au bureau. Ce système, un gaspillage de ressources, témoigne d’un certain mépris envers les fonctionnaires et les contribuables.
« Plutôt que de doter les travailleuses et travailleurs fédéraux des outils nécessaires pour soutenir la population dans cette crise nationale historique, le gouvernement infantilise de nouveau les professionnelles et professionnels influents, s’insurge Nathan Prier, président de l’ACEP. Les Canadiennes et Canadiens devraient s’inquiéter de l’exemple que donne le gouvernement aux employeurs du pays, et du fait que ces attaques constituent un véritable gaspillage de l’argent des contribuables. »
EDSC, l’un des plus grands ministères de l’administration publique centrale, n’a pas révélé le coût que représentera cette surveillance accrue du personnel pour les contribuables, ni le temps et l’énergie que demanderont ces initiatives à la direction.
Malgré les avertissements des employé·es et des syndicats concernant les risques graves pour la vie privée, le gouvernement poursuit la mise en place d’un système intrusif et, en fin de compte, inutile. Cette nouvelle mesure semble d’ailleurs contredire les orientations du Conseil du Trésor selon lesquelles la surveillance au bureau ne doit pas être effectuée individuellement, sauf dans le cadre d’une enquête officielle.
Alors que les propres données du gouvernement démontrent que les effectifs du secteur public fédéral gagnent en productivité en travaillant à distance, le Conseil du Trésor et la haute direction ont insisté sur l’adoption de politiques en milieu de travail moins productives et beaucoup plus coûteuses.
L’ACEP continuera à se battre pour protéger la vie privée de ses membres et à promouvoir l’élargissement des droits au télétravail afin d’améliorer l’efficacité du gouvernement. En étendant le droit au télétravail, le gouvernement pourrait réduire son empreinte immobilière coûteuse et libérer des espaces de bureaux qui sont nécessaires de toute urgence pour des logements abordables. Les mesures de surveillance intrusives constituent un autre exemple illustrant à quel point les hautes et hauts fonctionnaires fédéraux ont rejeté les approches fondées sur des données probantes en matière de productivité gouvernementale.