17 mai - La Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

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Tout le monde mérite de se sentir accueilli et en sécurité dans son lieu de travail. Malheureusement, pour les employés membres de la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre (LGBT), la crainte de l’aliénation, du harcèlement et de la violence peut non seulement avoir une incidence sur leur bien-être en milieu de travail, mais finalement les empêcher d’exprimer leur véritable identité.

En 2016, une étude commandée par Telus et portant sur la diversité et l’inclusion à l’égard de la communauté LGBTQ a révélé que 57 % des Canadiens membres de la communauté LGBT ne dévoilaient pas complètement leur orientation sexuelle au travail. Pour ces travailleurs, c’est un énorme fardeau; ils doivent constamment surveiller leurs propos afin de s’assurer de ne pas révéler par mégarde des détails de leur vie privée – des mots simples comme « mari », « femme », « ami », « amie », « il » ou « elle » peuvent effectivement dévoiler l’orientation d’une personne en milieu de travail.

Nous n’en sommes pas nécessairement conscients, mais notre orientation sexuelle et notre identité de genre transparaissent dans nos conversations quotidiennes au travail. Une étude de 2014 de Human Rights Campaign intitulée The Cost of the Closet and the Rewards of Inclusion l’a clairement démontré.

[Traduction]

Les travailleurs non-LGBT ne se rendent pas compte qu’ils ont aussi une orientation sexuelle et une identité de genre et qu’ils font continuellement référence de manière désinvolte à ces aspects d’eux-mêmes. Toutefois, leur appartenance à une culture majoritaire les empêche de réfléchir à cette question et d’être conscients du fait qu’ils révèlent largement leur identité en milieu de travail et qu’ils demandent constamment à leurs collègues d’en faire autant.

Selon l’étude, la plupart des travailleurs non membres de la communauté LGBT mentionnent, chaque semaine, leurs enfants (73 %), leurs conjoints, leurs relations ou leur vie amoureuse (65 %), leur vie sociale (84 %) et même le sexe (36 %) dans leurs conversations avec leurs collègues. Pour les travailleurs LGBT qui se sentent obligés de cacher leur orientation sexuelle ou leur identité dans leur lieu de travail, ces conversations entraînent une forme contraignante d’autocensure.

En effet, l’étude révèle que 35 % des employés LGBT se croient contraints de mentir au sujet de leur vie personnelle lorsqu’ils sont au travail.

Cette forme d’autosurveillance peut être éprouvante : [Traduction] « un cinquième d’entre eux se disent épuisés parce qu’ils doivent constamment s’efforcer de cacher leur identité, et un tiers ne peuvent pas se concentrer sur leur tâche en raison d’un environnement de travail défavorable ».

L’étude a également révélé une dichotomie intéressante chez les employés non‑LGBT : tandis que [traduction] « 81 % des répondants estiment que les personnes LGBT "ne devraient pas être obligées de cacher" leur identité au travail », la majorité d’entre eux seraient mal à l’aise d’entendre parler de la vie sociale ou amoureuse d’une personne appartenant à la communauté LGBT. En outre, plus de 70 % des répondants non‑LGBT jugeaient qu’« il n’est pas professionnel de parler de son orientation sexuelle ou de son identité de genre au travail ».

Les travailleurs LGBT affirment également entendre des blagues et des propos offensants au sujet de personnes lesbiennes ou gaies (62 %), bisexuelles (43 %) ou transgenres (40 %). Comme le souligne l’étude de Human Rights Campaign, [traduction] « les blagues offrent une bonne indication de la culture et du climat, d’un comportement acceptable et de ce qui est permis en termes de plaisanteries ». 

Tout cela contribue à une culture dans laquelle les personnes LGBT n’estiment pas pouvoir être elles‑mêmes au travail. Celles qui choisissent de dévoiler leur identité dans leur lieu de travail sont néanmoins aux prises avec la crainte du harcèlement, de l’intimidation et de la violence.

Ici, au Canada, le tiers des Canadiens croient que leur lieu de travail n’offre pas un environnement sûr et inclusif pour les employés LGBT. En ce qui concerne les employés transgenres en particulier, cette proportion grimpe à 45 %.

Près du tiers des Canadiens membres de la communauté LGBT « déclarent avoir fait l’objet de discrimination homophobe ou transphobe ou avoir été témoins de ce type de discrimination au travail, et près de la moitié des incidents ne sont pas signalés aux employeurs ».

Selon les plus récentes données de Statistique Canada, le nombre de crimes haineux motivés par des préjugés anti-LGBT « est passé de 141 incidents en 2015 à 176 incidents en 2016 ». Au Canada, les crimes de ce type demeurent les crimes les plus violents motivés par la haine.

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Si vous appartenez à la communauté LGBT et subissez de l’intimidation ou du harcèlement en milieu de travail, nous vous encourageons à communiquer avec nous. Les agents de relations professionnelles de l’ACEP sont des professionnels dévoués qui peuvent vous aider. Les actes violents motivés par des préjugés anti‑LGBT sont des actes criminels et doivent être signalés sans délai à la police.

Si vous souhaitez favoriser un environnement sûr et inclusif à l’égard des employés LGBT dans votre lieu de travail, nous vous invitons à consulter les ressources suivantes :


*Bien que ce guide date de 2012, le langage relatif à la communauté transgenre, bispirituelle et non binaire évolue rapidement. De nombreux termes utilisés dans cette brochure sont désuets. De plus, celle-ci met fortement l’accent sur la chirurgie affirmative du genre, une option que ne choisissent pas toutes les personnes transgenres, bispirituelles ou non binaires. Cela dit, cette brochure offre néanmoins des renseignements utiles aux représentants syndicaux qui souhaitent aider leurs collègues transgenres et de diverses identités de genre.